
Je me suis appliquée à ne pas confondre, divorce et échec mais surtout pour comprendre que ce divorce est une réussite, ayant nécessité un grand travail sur soi, mais qui constitue une possibilité de retrouver enfin le bonheur.
J’ai fait une erreur, un jugement égaré, comme chaque personne aurait pu le faire… toi, moi et les autres. J’en ai souffert et je continue à en souffrir. Mais je suis convaincue que la barre va se redresser, que je vais faire un bilan, et rebondir. Repartir sur des bases plus saines…
Je suis pourtant dans l’incapacité d’exprimer mes émotions, je pense que je refoule, contre ma volonté, j’aimerais assumer ma souffrance, par moments j’y arrive très bien et à d’autres moments… je n’arrive pas à me laisser submerger.
Je sens que je passe par une période de stress intense, de tristesse, de colère et d’angoisse. En société, j’essaye de ne pas les montrer… mais vu les réactions dans mon entourage, je ne le cache pas bien…. En réalité, j’essaye de m’en servir pour repartir, transformer cette colère en énergie recyclée.
Cette crise me permet de réviser ma vision de la vie de couple et de la vie amoureuse. Je sais que dans un divorce les torts sont partagés. Je dois faire le point sur ce qui de mon côté n’a pas été… sur mes besoins, mes désirs, mes réactions… Je dois remettre en question l’idée du mariage et de la vie à deux.
Parfois, on se rend compte après coup qu’on n’y a pas beaucoup réfléchis, et qu’on s’est engagés sans se demander si cette personne avec qui on semble être bien, s’applique à notre estimation de la vie maritale. Si je n’y pense pas, je risque de faire les mêmes erreurs… dans l’avenir.
Ce qui m’a aidé durant cette phase, et ce qui continue de m’aider… ce sont les personnes qui ont vécu des choses similaires. Elles seules étaient capables de comprendre ce que je ressentais, où le mal être dans lequel on se trouve par moment.
Les « amis » voient seulement parfois que l’aspect séparation est le fait qu’on se soit débarrassé de quelqu’un qui ne nous rendait pas heureux.
Un divorce, une séparation… c’est une part de nous même qui part avec la personne, agrémentée de souvenirs, d’un vécu communs, de petites habitudes, qui constituait une partie de nous.
D’un autre côté on se sent terriblement seul dans cette galère… Voir que d’autres y sont aussi, ça rassure, et voir que d’autres en sont sortis ça motive. Et, ils en parlent avec une telle sagesse, sur un ton si calme… Et, nous dans la tourmente, on s’imagine déjà en être sortie et en parler aussi sereinement comme une belle leçon de vie…
Oui, effectivement, j’ai de bons amis… mais ils n’ont pas encore fais l’expérience du mariage, et encore moins du divorce… ils sont incapables de m’aider, de me comprendre…
Alors, par simple empathie, j’essaye d’éviter au maximum de leur parler de choses qu’ils ne comprennent pas, de créer des débats sans fin sur le bienfondé du divorce, du fait qu’un peu de patience aurait permis d’éviter tout ce mal... Un bla bla sans fin qui se termine par un « de quoi tu te plains, c’est toi qui a voulu divorcer ? »
Par rapport à leur vécu, je deviens sans le vouloir moralisatrice, j’ai plus de recul aujourd’hui… par rapport cette expérience enrichissante qu’est le divorce : je sais qu’il y a des signes, des alertes qui permettent d’éviter les erreurs.
Et chaque fois que je vois un des mes amis aller vers un « warning », je ne peux m’empêcher de le signaler. J’y mets de l’émotion parce que j’en ai souffert… et j’en souffre encore. Mon entourage me trouve, désormais trop dure, trop sûre, trop… réductrice… Alors, je finis par me taire. Je ne veux plus jouer la rabat joie.
Du coup, je me demande si je ne dois pas prendre un peu de recul par rapport à tout ce beau monde… Et y revenir quand je serais moins à l’affut de la fausse note et plus confiante quant à l’avenir et la vie de couple.
Je ne tourne pas en rond, je travaille et socialement j’existe. Heureusement, c’est avec cet autre visage que j’ai réussis à me remonter la pente.
J’ai eu une autre bataille à livrer, la bataille contre la société qui voulait m’anéantir parce tout le monde ne me voyait pas à terre… Incompatibilité divorce/dignité… C’est mal me connaître que de penser que j’allais me donner en pâture à la société. Ceux qui ont essayé, m’ont déstabilisée un temps… et puis, on bien comprit que j’étais forte. Ce semblant de bataille a occupé mon esprit… et m’a détourné de ce qui a pu me faire souffrir.
Mais quand les gens (la société) profitent de ton nouveau statut pour te créer des problèmes, tu te mets à voir les relations humaines comme quelque chose de très éphémère, de volatile et de frivole. On se dit, si celui que je pensais être l’homme de ma vie, m’en a fait baver jusqu’à ce que je m’en aille, que puis-je attendre des autres ? Alors, on se décide à prendre le bon et à zapper le mauvais… et à donner, donner, donner sans compter… parce qu’on se rend compte que c’est là notre force : Donner de soi, de ce qu’on a et de ce qu’on peut…
Remise des compteurs à zéro, finis le donnant/donnant… Je te donne parce que je suis généreuse, et je n’attends rien en retour… Te donner me fais plaisir. C’est une opportunité pour moi, pour une renaissance, pour une croissance personnelle.
Merci à toi, à vous et à vous tous…