Une petite vie qui reprend son cours, les démons sont toujours là, je suis toujours aussi incapable d’oublier le divorce, toujours aussi incapable de croire de nouveau en l’amour...
Pour faire une rétrospective de ma vie amoureuse désastreuse depuis le divorce... Le jour de la prononciation du divorce, je calcule un coup. Un de mes ex m’a contacté sur ce satané Facebook.
L’homme gentil par excellence, que j’avais méchamment largué il y a 12 ans de ça, parce que les relations à distance, ce n’est pas mon truc (Il vivait entre la France et la Turquie). Mais je me rappelle que notre relation, si courte fut-elle, était plutôt sympa.
Une histoire d’un mois au cours d’une voyage aux States, dans un cadre idyllique, ça embellit une histoire. Quelques mois après ce voyage, on se sépare, 12 ans après on se recroise.
On se rencontre sur son lieu de travail, un café et 3 emails plus tard, il me demande en mariage.
Après 10 ans de couple, le célibat c’est comme le réveil après une hibernation, on ne sait pas vraiment comment se comporter.
Lui aussi avait bcp souffert d’une récente rupture à quelques jours de son mariage. Je pense avoir eu le raisonnement le plus con de ma vie, en imaginant qu’il était donc prêt à se marier, et que moi, il fallait que je me remette en selle au plus tôt, histoire de taire le scandale, de détourner les regards moqueurs de ma famille et des amis et des autres, vers une autre personne et de dissuader les âmes charitables d’essayer de me tirer les vers du nez quant aux raisons de mon divorce. J’ai promis au concerné que je ne dirais rien. Je lui laisse le soin de raconter ce que bon lui chante. Moi, je sais et m’en fous que personne d’autre ne sache.
Les 6 mois les plus longs de ma vie, où tout ce que je faisais, c’est d’aller chez mon psy deux fois par semaine, pour me rendre compte que j’avais enfin envie de vivre plutôt que de me ré-enterrer avec quelqu’un que je n’aimais pas, que je ne pouvais pas du tout aimer pour incompatibilité d’humeur, et qui j’embarquais dans un plan vraiment foireux.
Il m’a suivie et ne s’est pas rebellé, j’essayais d’être attentive pour combler l’absence de sentiments. Mais un jour, il m’apparu comme une évidence, et je me suis exprimé « C’est fini ».
Malheureusement pour lui, il a provoqué une discussion pour provoquer chez moi un électrochoc (conseillé cette fois par « sa tante »), histoire que je montre mes sentiments. Il s’attendait à une réaction ressemblant à « Non, chéri, ne pars pas, je t’aime, je ne peux pas vivre sans toi... ». Il a plutôt eu droit à « Bon, c’est cool, c’est le premier jour des soldes et demain je pars en vacances... merci je me sens déjà plus libre... Bonne soirée. »
Comme si le sort s’acharnait sur moi, il part s’entretenir avec mes parents pour sauver l’affaire. Mes parents sont tellement gentils et ignorants du fond de ma pensée et de ma motivation première qu’ils promettent de faire de leur mieux pour arranger la situation.
Quand j’apprends la nouvelle, et que je sens que le monde entier me regarde comme si j’étais complètement irresponsable, pourrie gâtée et irréfléchie... j’explose littéralement en disant « Plus que jamais c’est ma vie, j’ai essayé de taire le scandale que j’ai provoqué, mais je ne peux pas me condamner à perpétuité pour avoir divorcé... ce mec pour moi est une prison »
Prise de conscience parentale énorme, ils rendent compte que la personne qu’il faut protéger et défendre... c’est moi.
A partir de ce moment, c’est sa famille à lui prend le relais, ceux qui me traitent de « déséquilibrée qui se fait psychanalyser » et la « mère » qui me dit texto « Tu ne trouveras jamais un homme dont tu peux faire ce que tu veux, mon fils est malléable, gentil et facile à vivre... »
Quand je me rends compte à quel point son plus gros défaut apparaît être pour sa mère un argument de vente !! Prends-le et fais en ce que tu veux ! Avec l’intervention de la « mère » qui pour moi est le plus gros « tue-le-truc » (je ne peux pas dire tue l’amour, je l’aimais pas), il fallait qu’elle sous entende que son fils n’avait pas « forcément » de personnalité.
Le seul souvenir que je garde de cet homme est qu’il était gentil mais qu’il avait besoin d’être guidé et je n’avais pas envie d’être ce guide. Il ne m’a pas fait le moindre mal et il a été très gentil. Je suis prête à parier qu’il n’avait pas plus sentiments que moi, il avait juste besoin de sécurité... et moi aussi... aucun de nous n’était la moitié de l’autre. Nous étions à nous deux une moitié, il nous fallait la moitié solide.
J’ai fuis... et papillonné des mois durant, de « friend with benefit » à l’autre...comme une gamine de 17 ans, aucune attache tout en restant discrète. Je n’avais pas de sentiments, même pas pour moi-même.
Un jour sur un coup de tête de décide d’arrêter la psychanalyse. J’ai eu un déclic lorsque mon médecin m’a dit qu’elle augmentait ses tarifs. Je me suis regardée et je me suis vue payer 30 dinars par séance et pour deux séances par semaine pour venir « parler à quelqu’un » depuis des mois. Le mardi et le jeudi, y penser dès le matin en allant au boulot, et toute la journée, et me relever du canapé avec des vertiges le soir.
Par ailleurs, ce qu’elle a pu m’apporter (la psychothérapie), c’est déjà de savoir que je suis complètement saine mais juste fatiguée. Une dure épreuve qui m’a usée... mais dont je suis complètement sortie. Je ne suis pas indemne, ça prendra juste un peu plus de temps. Mais ça m’a ré-appris à me poser et à réfléchir.
Ce dont je parle pendant ces séances, sont des sujets que j’évite de traiter avec les copines car il y a des choses qu’on ne peut pas raconter parce que trop intimes ou plus encore trop complexes ou peut être qui nous font honte. Dans mon cas, j’ai payé quelqu’un pour en parler !
Je me suis sentie complètement capable de m’assumer et puis 2 ans après, il est temps de voir les effets de cet apprentissage.